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Pourquoi les expériences sur animaux ne peuvent-elles pas encore être complètement remplacées par des méthodes ne faisant pas appel aux animaux (dites « méthodes alternatives ») ?

L'utilisation de méthodes non animales, telles que les cultures de cellules et de tissus, les simulations informatiques ou les "puces à organes", est courante dans la recherche biomédicale. En particulier lorsqu'un système biologique fait déjà l'objet de recherches approfondies, ces méthodes peuvent réduire ou remplacer les expériences sur les animaux.

Pour de nombreuses questions de recherche, il n'est toutefois pas encore possible de se passer complètement de l'expérimentation animale sans perte de connaissances et de sécurité, car les méthodes mentionnées ne peuvent représenter que de façon insuffisante la complexité des systèmes biologiques et en particulier les interactions des différents types de cellules et d'organes à ce jour.

Le terme « méthodes non animales » (souvent aussi appelé « méthodes alternatives ») est utilisé. Les méthodes non animales comprennent les cultures cellulaires, les cultures de tissus, les approches de type « organe sur puce » ou les simulations informatiques [1]. Dans de nombreux cas, ils complètent l'expérimentation animale et réduisent ainsi le nombre d'animaux nécessaires à la recherche préclinique ou - pour des questions spécifiques - peuvent les remplacer complètement. Par exemple, un test de toxicité co-développé à l'Eawag (Institut fédéral des sciences et technologies de l'eau) a récemment été approuvé. Il peut remplacer complètement certains tests sur animaux pour les poisons [2]. Toutefois, les produits animaux et/ou les résultats des expériences sur les animaux jouent également un rôle dans les méthodes non animales. Les cultures de cellules et de tissus sont parfois dérivées d'animaux et nécessitent souvent des milieux de culture obtenus à partir d'animaux (par exemple, le « sérum de veau fœtal »).

Les méthodes non animales sont particulièrement adaptées aux situations où un système biologique est déjà bien étudié et où la question de recherche est étroitement définie, par exemple en toxicologie ou en pharmacologie [3]. Cependant, c'est rarement le cas, notamment dans la recherche biomédicale fondamentale, de sorte que l'interaction complexe des cellules et des organes sous l'influence des systèmes nerveux, immunitaire et circulatoire fait l'objet de recherches sur l'organisme vivant. Dans le cadre de la mise au point de médicaments également, la loi exige que l'efficacité et la sécurité d'une substance testée soient d'abord testées sur des animaux avant d'être testées sur des humains. En effet, les méthodes non animales ne peuvent pas encore prédire complètement la distribution inégale d'une substance active dans un corps, identifier le métabolisme d'un médicament en produits de dégradation potentiellement toxiques ou modéliser la différenciation complexe des systèmes organiques individuels[4].

L'expérimentation animale apporte donc une contribution essentielle dans de nombreux domaines de la biomédecine, tant dans le développement de thérapies pour les humains et les animaux que dans la recherche fondamentale. En dehors des expériences sur l'homme, elles sont actuellement le seul moyen de modéliser les effets d'un nouveau médicament sur un organisme entier avec tous ses organes et les interactions complexes au sein du corps. C'est pourquoi ils jouent également un rôle essentiel dans l'évaluation de la sécurité et de l'efficacité des medicaments [5]. Afin de réduire l'expérimentation animale et d'améliorer la reproductibilité et la transférabilité des résultats à l'homme, des modèles animaux sont continuellement développés et améliorés.

En outre, les expériences sur les animaux sont toujours nécessaires pour la validation ainsi que pour le développement de méthodes non animales[6]. Cela est particulièrement important pour les maladies qui affectent la santé humaine sur une longue période ou qui touchent des systèmes organiques entiers, par exemple le cancer ainsi que les maladies immunologiques ou neurodégénératives [4]. L'expérimentation animale continue également à apporter une contribution importante à la recherche sur des organes très complexes comme le cerveau ou à la recherche comportementale, qui ne peut être remplacée par des méthodes non animales sans perte de connaissances.

Vous trouverez de plus amples informations à ce sujet sur le portail thématique « L'expérimentation animale expliquée » de l'Académie suisse des sciences naturelles [7].

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Ce texte est extrait du dossier « L’expérimentation animale en Suisse (FAQ) »

Cliquez ici pour un aperçu du dossier.

Références

[1]

Pour un aperçu détaillé des différentes méthodes et approches, voir « The Paradigm Shift : Advanced Animal-free Approaches » dans : Herrmann, Kathrin, et Kimberley Jayne. L'expérimentation animale : vers un changement de paradigme. Brill, 2019.

[2]

Eawag (2021), Le test de l'Eawag avec des cellules de poisson remplace l'expérimentation animale, https://www.eawag.ch/de/news-a...

[3]

Freires, I. A., Sardi, J. D. C. O., de Castro, R. D., & Rosalen, P. L. (2017). Modèles animaux et non animaux alternatifs pour la découverte et le développement de médicaments : bonus ou fardeau ? Recherche pharmaceutique, 34(4), 681-686.

[4]

Garattini, S., & Grignaschi, G. (2017). L'expérimentation animale reste le meilleur moyen de trouver de nouveaux traitements pour les patients. European Journal of Internal Medicine, 39, 32-35.

[7]

Académie des sciences naturelles, Les expériences sur les animaux expliquées, Méthodes sans animaux, https://sciencesnaturelles.ch/...

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Auteur

Team assurance de qualité, responsable du dossier "expérimentation animale responsable"

Jonas Füglistaler a obtenu son master en biotechnologie à l'ETH Zurich. Depuis lors, il travaille dans le développement de médicaments. Il s'intéresse particulièrement aux nouvelles découvertes des différentes disciplines scientifiques qui contribuent aux progrès de la médecine.

Pascal Broggi prépare un master en bioingénierie moléculaire à l'ETH Zurich. Il travaille actuellement comme stagiaire au département de pharmacologie de Roche, où il effectue des recherches sur le développement de modèles cellulaires 3D pouvant être utilisés pour la validation des effets des médicaments. Il s'intéresse particulièrement aux systèmes d'organes sur puce qui imitent les unités fonctionnelles des organes et contribuent aux progrès de la médecine.

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